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Lana : Partie II-Avec Nawan : Episode n°9

mercredi 14 décembre 2011, par Miss Artémiss

Plusieurs heures après, lorsque le soleil commence à disparaitre derrière l’horizon, je distingue une chose qui avance sur la route. On aurait dit une carriole mais je suis encore trop loin pour en être sûre. A mesure que la distance entre moi et le chariot s’amenuise, j’entends des rires, de la musique grattée sur un banjo et bruits de boissons. Ça doit être des amis qui reviennent chez eux après une fête, ils doivent être un peu saouls. Autant ne pas rester sur leur chemin. Je descends sur le bas-côté de la route en terre, en prenant garde à ne pas salir mes habits avec de la boue. Lorsque la carriole passe devant moi, je ne peux distinguer les visages des gens, car le seul éclairage du coin est leur lanterne qui se balance suivant les cahots de la route. Pas franchement pratique. Quelqu’un possède en effet un banjo, qu’il (ou elle) gratte allègrement. Ils m’ont presque dépassée quand un homme dont la barbe lui mange le visage se tourne vers moi. Il me fait signe de monter. Personne d’autre que lui ne m’a vue et j’espère qu’aucune autre ne me voie mais le barbu se retourne et crie quelque chose d’inaudible pour moi à ses compagnons. Aussitôt, le silence se fait. Même le banjo s’est tut. Plein de regards inconnus me scrutent. Je bénis l’obscurité qui cache la rougeur de mes joues à mes observateurs. Que me veulent ces gens et pourquoi me regardent ils comme si j’étais un fantôme ? Je décide de passer outre leur comportement étrange et m’apprête à ouvrir la bouche pour leur demander de cesser de me regarder avec autant d’insistance. Alors que j’entrouvre l’orifice qui me sert à parler, tous se remettent à parler et le banjo reprend. La carriole se remet en marche et la joyeuse compagnie s’éloigne sans que j’ai eut le temps de faire un geste. Je me surprends à préférer leurs regards étranges et gênants plutôt que cette solitude étrange. C’est vrai, pourquoi sont-ils partis comme ça, sans explications ? C’est presque comme si, à leurs yeux, je n’avais été qu’une hallucination de passage, comme un rêve. Je me pince. Non, je suis bien réelle. Je commence à reprendre mon chemin quand un tourbillon argenté se dessine devant moi. Il a surgit de nulle part, comme ça. Au fur et à mesure une silhouette prends forme dans cette fumée. Elle ressemble étrangement aux autres silhouettes noires qui m’ont délivrée à l’auberge. La silhouette disparait aussi vite qu’elle est apparue. C’est peut-être une hallucination. Après tout, ce que j’ai vécu ces derniers jours peut en être la cause. Ma colère envers Nawan aussi certainement. En attendant, j’ai un bout de chemin à faire avant d’arriver chez moi. Je tâte le diamant dans ma sacoche. Il est toujours là mais me paraît différend. Je le sort. Il a légèrement diminué et émet une faible lumière bleue. Étrange. D’ailleurs, depuis que la sorcière rouge a fait irruption dans ma vie, tout est étrange. Je sens poindre un mal de tête et range la pierre à sa place.

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